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Présentation
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Le
Choeur Ad Dominum
de Martigny (Valais, Suisse) réunit des chanteurs qui ont le désir de
mettre en leur
bouche, à
travers le patrimoine inspiré du chant grégorien et de
la polyphonie de la Renaissance, la louange de Charité qui
dilate le coeur jusqu'à le hisser au baiser du Cantique.
Le choeur emprunte son
nom à l'une des formules les plus récurrentes peut-être du
psautier, ad
Dominum (vers
le Seigneur), et que
le dialogue de la Préface notamment met au frontispice du Canon de la
messe.
Ces deux petits mots décrivent exactement le sens
de la louange, qui n'est autre que celui de la vie chrétienne :
un élan vers la Transcendance, mieux, vers l'Aimé.
Un élan
qui est une force irrésistible de retour à Celui qui "en
premier nous a aimés
(s. Jean 15, 16)". Le chant ne peut être qu'une réponse à cet amour
d'abord reçu, ensuite donné, amour qui emporte avec lui le
signe
grâcieux de sa joie : "Chanter
est le fait de celui qui aime" (s.
Augustin, Sermon 336, 1, 6).
A ce don de l'amour qui
livre avec lui le zèle de louange, fait écho - dans un sourire -
l'acronyme du Choeur Ad Dominum
que nous
abrégeons C.A.Do.
La joie de chanter, bien que passant par
le travail plus ou moins laborieux de l'art, est d'abord un
cadeau des anges ! Mais CADO a encore un
autre sens. Cadere, en latin, signifie
"tomber" et cado, première
personne de l'indicatif présent, je
tombe.
Il y a ici une contradiction délicieuse entre l'élan porteur
du Ad
qui soulève vers le Seigneur, et le fait de tomber, entraîné par
son poids. La
résolution lumineuse de ce paradoxe appartient à s.
Augustin. Décrivant l'élan de l'amour qui est à la fois un travail et
une
docilité, il donne, dans les Confessions, cette formule celèbre où l'élèvation est faite de délicieuse pesanteur : "Pondus
meum, amor meus - Mon poids, c'est mon amour"
(XIII, 9).
Le
chant de louange est assurément ce lieu où les
nécessaires et astreignants travaux de l'art rejoignent l'élan de l'âme
qui "tombe" dans l'amour, en suivant la pente
jubilatoire de la beauté. Un art qui ne serait que "travail"
manquerait singulièrement de grâce, tandis que celui qui ne serait que
spontanéité et "plaisir" risquerait de suivre naïvement une autre
pesanteur que celle de l'amour.
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C'est pourquoi, ouvert
à tout désirant, le Choeur Ad Dominum
se
propose d'atteindre à la beauté sans ménager le don de soi,
voire quelquefois le nécessaire dépassement
de soi, afin que prémunis du savoir-faire de l'art qui suppose tout à
la fois humilité et noblesse, simplicité et grandeur, sacrifice et
reconnaissance, le chant ne
regarde plus son interprète, mais, de tout son poids, la joie de
l'objet contemplé.
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Le
choeur se réunit à raison d'un dimanche sur deux, à
l'école de Martigny-Bourg, pour une répétition bimensuelle qui est
ponctuée à chaque fois par le chant des complies monastiques. Le
travail est subdivisé en deux moments distincts, au libre choix de
chacun :
- 18h30-19h30 : chant grégorien.
- 19h30-21h00 : polyphonie.
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